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Fortunez. Entreprise III


leurs penſees, & n’oſent aborder leurs objets, auſquels ils portent vne certaine reuerence ui ne ſe peut exprimer, les effets en paroiſ † & l’obſeruation ordinaire en eſt cognuë, & c’eſt ce qui me faiſoit auoir peur de vous eſtre importun, m’eſtant auis que ſi plus ſou uent ie me fuſſe approché de vous, i’euſſeen couru ce blaſme, tant ie vous reuere, & tant ceſte fade honte me troubloit : Mais à ceſte heure, que voſtre belle grace m’a rendu plus capable d’honneur, ie m’auanceray, & ſachant qu’il vous eſt agreable, ie tenteray cy apres la fortune, & me monſtreray plus galand, ie m’ex citeray brauement à vous manifeſter mes pre tentions pour vous ſeruir, & ſi vous en faites eſtat, ie † paruenu à l’entiere felicité des bien-heureux, & en ceſte belle pointe tout de cœur, ie vous iure que preſent ou abſent, tou tes mes occupations ſont arreſtees à voſtre ſer uice. S E M N o s E. Ie reçoy trop de gloi re en mon ame, de l’honneur que vous me fai tes, & iamais ie n’accuſeray d’aucun vice ou deffaut voſtre beau merite : Ie vous prie de croire que ie reſſens vn extreme contente — ment de voſtre bonne volonté, & vn ſouuerain plaiſir d’en eſtre aſſeuree, & vous prie de con tinuer, & encore plus, ores que ie croy que ſi i’ay quelque perfection, c’eſt vous qui me l’a— uez perſuadee, auſſi ie vous en rendray l’hom mage par quelque bon ſeruice. THEoFRoN. Puis que voſtre bonne volonté ſ’eſtend ſur moy, ie m’eſtime eſtre auancé au deſſus de ceux qui iouïſſent de l’entiere felicité : Mais repen-


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