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Le uoyage des Princes


meſpriſe & deiette celuy qu’elle cheriſſoit, iIla prie de lavoir, elle l’en recule, Ie les laiſſeray dire. THEoFRoN.Le reſpect que ie réds à ce que i’ho nore, fait que ie neveux prendre le temps de vo° viſiter qu’aux heures qu’il vous plaira me grati fier de ce bon-heur, & que vous ſerez eſloignee de toute autre occupation. SEMNosE. Le temps qui maintenant ſe pare de ſes beautez, l’hyuer eſtant paſſé, eſt cauſe que difficilement on me rencontre, & mes affaires ſuruenantes me tien nent diſtraite, ſi que ie ne puis auoir la commo dité de vous veoir : parquoy ie vous prie ne vous incommoder pour mon ſuiet, car ce vous ſeroit vne peine inutile. THEoFRoN. La façon dont vous m’eſconduiſez eſt cruelle & indecen te : elle monſtre l’alteration de voſtre cœur IH paroiſt que vous auez changé de volonté, ou que vous auez l’eſprit eſgaré, & en quelque ſorte que ce ſoit vous faites tort à mori humilité, & outra † deuoir d’en vſerainſi. SEMNosE. Ne § que les ſaiſons apportent des occaſions differentes, ou contraires à celles des autres temps, vous demandez mon loiſir, & ie n’en aypoint, la courtoiſie vous oblige de me croire, ou de penſer CC qu’il vo"plaira. THEoFR. Il n’y a rien qui penetre tant que telles rigueurs determinees, à ces geſtes & proposie cognoy fa cilement qu’il n’y a plus en vous d’amour pour moy. Or comme il n’y † tant humble à requerir que ie ſuis, auſſi n’y a il † d’eſprit ſi glorieux que le mien à meſpriſer le dédain. LA NYMPHE. En ce dépit ils ſe departirent, & l’a— mant dir à ſa l.taiſtreſſe ceſt adieu pour iamais,