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Fortunez. Entreprise III


Ie vous ſupplie me pardonner, voſtre propre vertu que ievous repreſente, eſt ce qui m’excite — à ce que vous monſtrant que ie la recognoy, ie, vous faſſe paroiſtre que ie ne ſuis point ſi diſgra cié que ie ne ſçache diſcerner ce qui eſt de me rite, & que ie ſuis en eſtat de pretendre à quel · que grace, encor que ie ſçache aſſez que vous ne pouuez pas faire eſtime de moy, veul’excel—. lence de vos perfections. M E L 1 s s E. Vos vertus me ſont trop recognues, & vous me fe riez tort ayant bien penſé de moy d’en rabbatre l’excellence que vous m’auez attribuee, car ce ſeroit m’oſter tout eſprit que iuger de moy que · ie m’eſtimaſſe tant que ie ne fiſſe cas de ceux qui, meritent. Ie ne ſuis point preſomptueuſe, mais ie penſe auoir le ſens aſſez iudicieux pour ſça uoir comme il faut honorer ceux qui vous reſs ſemblent, & vous ſur tout que i’eſtime & hono re. VE R v 1 L L E. Ceſte courtoiſie m’oblige trop : Mais afin que ie n’aille point rechercher des diſcours qui me feroient deſtourner de mon bien preſent, ie vous diray que voyant la bonne opinion que vous conceuez de moy, ie vous prie de me le faire croire en me receuant. M E 1 1s s E. Ie ſuis voſtre ſeruante. VE R v 1 L L E. C’eſt me tuer trop doucement, i’aimerois bien mieux qu’il vous fuſt agreable d’eſtre ma mai— — ſtreſſe. M E L Is. Et que vous en aduiendroit il quand cela ſera ? V E R v 1 L L E. Toute com modité de cœur, & ie m’aſſeure que vous m’ac cepterez puis que vous voulez ſçauoir la fin de ce que mon cœur pretend à vous ſeruir : En ce bien ie me trouue au deſſus de tout conten-