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Le uoyage des Princes

Vous meritez beaucoup, ie ſuis preſomptueux,
Si vous faites eſtat des deuoirs de ma vie,
Vous aurez de la gloire en me rendant heureux.

Les Muſiciens prenans plaiſir à bien reciter ces vers, l’Amant qui auoit la voix bonne, les aydoit, † s’approchant de la petite Floº ride ſa Maiſtreſſe, luy dit : C’eſt ainſi que la grandeur de mon courage s’eſtablit en vous voulant faire ſeruice : Elle luy dit, A la verité, Voſolint, vous commencez par vne brauade qui n’eſt point mauuaiſe : Eſtiez-vous de ceſte hu meur quand eſperant aupres de moy vous’atti riez mes volontez par l’humble artifice de vos ſouſpirs ? Il vouloit prendre le fil de ce diſcours, & parler, que Gijoriſe entrant ces Amans ehan gerent de geſte & de propos, tous deux, & ſe lon l’vſage de ceans la ceremonie faite, Vo loſint auec vn reſpect de belle ſorte, ſe vint preſenter à la Belle, luy diſant, Vous ſça uez, Mademoiſelle, que ie ſuis à vous, & pour ce ie vous prie me faire l’honneur de me don Iner VIl § que vous prenez plaiſir que ceſtefortune megouuerne : Commandez, moy doncques quelque choſe pour voſtre ſer uice. FL o R 1 D E, Vous auez aſſez de perfe ctions pour trouuer l’occaſion de ce que vous pretendez. VosoLINT. Maisie vous prie m’en donner vn ſuiet, afin quei’aye ceſte gloire que ie m’employe par voſtre commandement. FLoRIDE. Ne laiſſez pas de vous aduancer à / quelque bel effet, encores que ie ne vous en donne point de ſuiect. VosoLINT. Donnez m’en doncques loiſir. FLoRIDE. Il n’en faut