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Le uoyage des Princes

Or iugez beaux eſprits ainſi q u’il vous plaira,
Si ſuyuray-ie touſiours mon humeur deſirable,
Ie feraytout ainſi que mon cœur le dira,
Plus prompt eſt vn effet plus il eſt agreable.

Ce petit excez d’entendement m’a tiré d’aupres de ma maiſtreſſe : Mais belle ayez-en le plaiſir, car c’eſt vous qui eſtes cauſe du bien que ie fay, auſſi ie me promets qu’il faut que vos belles graces me gratifient de ce qu’vn amant merite. FL o R 1 D E. I’ay autrefois ouy raconter des amours & entendu faire des recits de recherches de ceux qui s’addonnent au ſeruice de quel ques Dames, mais ie n’ay iamais rien ouy ny penſé, ny recogneu ſemblable àvos comporte mens. V o s o L 1 NT. Ie ſçay bien que vous m’eſtimerez preſomptueux. Et i’ayme beau coup mieux, que ceſte opinion ſe leue en vo ſtre ame pour mon ſuiet, que la penſee con traire qui vous feroit croire que ie n’aurois pas Paſſeurance de tenter vne ſi aduantageuſe † tune : Orie puis dignement vous proteſter du deſir que i’ay à vous ſeruir, & le vous faire pa roiſtre, vos perfections m’y contraignent, & i’y ſuis forcé par ma valeur : car i’ay trop de cou rage pour manquer à ce beau deuoir. Plus l’ad | uanture eſt grande & notable, & plus faut de magnanimité pour s’y hazarder, cognoiſſant vos merites, ie preſume heureuſement m’é— galer en deſirs pour vous faire preuue du ze le que i’ay à vous áymer & honorer. Le temps &lvoſtre volonté en tireront les demonſtra tions certaines, par leſquelles vous entendrez la yerité de mon obeiſſance, & puis vaincuë par