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Fortunez. Entreprise III

Quand vous conſiderez en ceſte claireglace De vos perfections les belles raretex, Non, vous n’y voye K. point ceſte parfaitegrace Que tout œil recognoiſt aux traicts de vos bean te (. | Tequoy vous peut ſeruir de ſpauoir eſtre belle ? C’eſt cela que ſans plus vou monſtre le miroir, Mais dans le cœur amant qui vous eſt tout fidele ſOou verre K. vos beautez pourſçauoir leur pou M0t/". Voſtre œil beau roydes yeux meſ deuroit pas plaire Au rapport des miroirs bien ſounent imparfaits, C’eſt dans les yeux d’amour qu’il ſe faut ſatisfaire Et voir dedans les cœurs le pouuoir deſes traicts. VoyeK. donc par mes yeux dans mon ame conſtante, (Joyez voſtre pouuoir ſur mes affections, Non comme en ce miroi qui ne vous repreſente Que les traits paſſagers de vos perfections. Mais Belle, voyeX y, voyez-y donc ma Belle, Et vous y cognoiſtrez vn effect merueilleux, R gardez-y de pres vous me verrez fidele, N’auoir autre lumiere en mö cœur que vosyeux.

Et afin que ie vous peuſſe faire voir l’vlcere de mon cœur, & ce que ie pretends eſtant voſtre, ſi toſt que ceſte nouuelle emotion vous eut faict changer de façon vers moy, eſtant retiré du deſplaiſir où i’eſtois, ie tracé ſur le dos du mi roir quelques ſouſpirs : voila comme Amour me traicte, & comment il vous plaiſt que ie viue, tantoſt triſte, tantoſt contant, & n’oſant vous inquieter ie m’addreſſois à voſtre miroir, en ces termes,


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