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Le uoyage des Princes


ce qu’il n’auoit gueres de courage, illuy dit — qu’il executeroit tout ce qu’il conuiendroit en ſon nom, & qu’auec le temps illuy mettroit le Diadeſme ſur la teſte, & l’afleeroit ſur le Troſne paternel qui luy eſtoit deu, & veu le peu de cas quele Roy faiſoit de luy, qu’il l’au thoriſeroit, & n’y auoit pas de danger, atten du ſon age, & que le bon homme ſe deuoit repoſer, & que pour ce faireille relegueroit fort aiſement enl’iſle Titane, & puis apresils iouyroient abondamment de toutes delices. — Le Prince qui gouſtoit ces nouuelles friandi ſes, ſe laiſſa aiſément perſuader, & par ainſi la coniuration eut lieu : moyennant les practi ques auecles Tauxomutes par le moyen des) Hiſpoſtes, qui tous enſemble firentreuol — ter les grands, & le peuple, qui contrai gnirent le triſte Leci de prendre la fuitte : Et tout ce qu’il peuſt faire, fut de ſe ſauuer & cacher au Comté de Rufime, au deſceu de ſes ennemis, qui ne l’ayans peu deſcouurir, en laiſſerent la pourſuite, & ſe tindrent au pays, où ils auoient occupé le bien des bons & obeyſſans peuples. La nouuelle de ceſt affaire fut apportee à Triuoli, qui en aduertit ſon couſin Brilland, qui s’en trouua fort ennuyé, toutefois il prit reſolution auec ſon bon couſin, & ainſi fort promptement & coyment ils leuerent vne forte armee, auec laquelle ils donnerent dans Suci uie, où eſtoient Frulouſe & les Hiſpoſtes, qui furent ſurpris, taillez en pieces la pluſpart, & les autres mis en fuite, le Geanty demeura. Les Tauxomutes de manderent’pardon, qui leur fut