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Le uoyage des Princes


paruenir au meilleur point, Griſerte aduer tit Vfonis de tout, auſſi toſt eſſancee de par faits deſirs reuenant à ſes premieres erres, elle laiſſa la ſolitude&ſe mit en chemin pour retour ner chez ſon pere, vn meſme ſoin pouſſant ces deux amans, Pyrinte ſe haſtoit d’aller où il de ſiroit trouuer ſon deſir, & labelle ſe diligentoit, ſi qu’ils ſe rencontrerent en la Duché d’Alto riante, leur entreueuë comme par ſurpriſe, bié qu’eſperee & recherchee, les rendit tant ſai ſis de contentement, que leurs cœurs abon dans de ioye firent vne certaine & mutuelle reuolution & tant eſtrange que la parole leur en faillit, & de fait ſont demeurez en ceſt eſtat comme vous les voyez : Et pource ils ſont ve nus comme loyaux amans § icy le re mede conuenable à leur mal. Et ie vous ſup plie par la meſme paſſion qui vous peuteſmou uoir : ſi autresfois elle vous a fait ſentir ſes vio lences, ou ſi vous les ſentez encor, de vouloir apporter tout ce qui ſera en vous pour gratifier le merite de ces deux parfaits amans. L’Em pe reur prit plaiſir à la naifueté dont en vſoit ce Gentilhomme, qui pour n’auoir eſté nourry que ſimplement, ne ſçauoit pas ſa court ar tificieuſe, ainſi que ces deliez qui font vne autre recherche de paroles, que celles qui, nuement declarent les intentions, & puis ayant receul’auis du Conſeil prononça,

La Souueraine vous promet conſolation, mais pour obſeruer tout ce qui eſt raiſonnable & neceſ-