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Fortunez. Entreprise III

fection des plus iuſtes deſſeins, qui excitent les cœurs fideles. Et pource que mes propres imaginatiōs ſont le plus ſouuent friuoles, & quoy que nous ayons reſolu en noſtre courage, il n’en peut rien reuſſir d’auantageux, ſi la fin n’en eſt acceptable, il eſt neceſſaire pour auenir à vn terme raiſonnable, que noſtre ame recherche en la ſource de ſa fidelité, ce qu’elle doit ſuiure, à fin de ne ſe tranſporter apres des vaines penſees, par tant ie iuge que ſi ie me propoſe des effets pour le ſeruice que ie vous doy, parauanture la rencontre n’en ſera ſelon voſtre deſir, & i’auray trauaillé en vain. Parquoy afin de ne perdre le temps, car le perdre eſt la plus malencontreuſe deſconuenuë qui puiſſe aduenir, ie m’addreſſe à vous, mon vnique ſurion de mon bon-heur, pour receuoir vos commandemens, pour autant que c’eſt de vous qu’il faut que i’entende l’ordonnance des diſpoſitions de mon cœur, ayant reſigné entre vos mains toutes mes volōtez. Ie vous ſupplie de les incliner par la puiſſance que vous yauez, & me deſignant les particularitez de mon deuoir, prenez du contentement à me voir deuotieuſement addonné aux ſinceres demonſtrations de mon obeiſſance, ſuyuant les reigles de voſtre plaifir. Mataliree. Quand ie vous auray obtemperé, me pourray-ie aſſeurer que vous ne commettrez aucun default : Vous ſcauez qu’il n’y a rien tant libre que promettre : auſſi n’y a-il obligation ſi forte que la liaiſon que fait la promeſſe. Gelase. Les effets comme vous l’auez propoſé, ſeront le teſmoignage de mon deuoir, & cependant il