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Le uoyage des Princes

Deſſous infinis cœurs adoransſes beaux yeux, Iouyſſant de cet heur dont elle a cognoiſſance, Enpatience attend pour eſlire ſon mieux, yoilà comment elle eſt fidellement conſtante, , Sans ſe laiſſer rauir à d’autres qu’à ſon cœur, Auſſi comme en deſirsſon ame eſt permanente, Elle pretend au chois d’vn pareilſeruiteur, ZBelle qui rauiſſeX toutes les belles ames, Qui excite X en nous vn precieux ſouhait, Si vous vous reſſente (de f10 ; pudiquesflames, Choiſiſſe (d’entre nous le cœur le plus parfait. Puis que vous vous pare (d’vne conſtanceſagé, eAyez vn ſeul obiet pour but de volonteK, Lors que ſur vn ſuiet vous aureK du courage, On verra vos deſſeinsſagement limiteK. Mais i’ay crainte qu’ainſi que ceſte couleur chage, Qu’elle va terniſſant vſee par le iour, Q e la conſtāce en vous prenât vn eſtre eſtrage, N’aille eſuanouyſsantpres les flames d’amour. Pardon, Belle pardon, ie vous croyveritable, Et que rien ne ſcauroit vos deſirs eſbranler, Mais paurſeauoir au vray ce hazard tant no table, 4 | Conſtant ie voudrois ſeulà vosyeux me bruſler. Ce n’eſt gueres d’auoir la conſtante apparence, Ilfaut prendre vnſuietſeruiable & conſtant, Ieſcay bien comme ilfaut viure en obeiſsance, Que ieſois donq l’obiet de voſtre eſprit content. AAais ie me feins ici des volantes chimeres, Ooſtre conſtance eſtant conſtanteenſon humeur, Vous croiez que mes vœux ſont paroles legeres, Nefaiſant pas eſtat de ma fideleardeur. Seuleil vous eſt aduii d’,ſtre conſtante vnique,