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Fortunez. Entreprise III

La liberté eſt à ſon deſir viure,
Et non contraint de ſoy les loix enſuiure
Suyuant touſiours de cœur la pieté.

En ceſte façon on peut ſe donner le beaucon tentement, car de penſer ſ’adonner à ces bel les gentilleſſes, que nous allons retraceans en ces lieux, & eſtre pauure, c’eſt multiplier ſa mi ſere, & s’engager mal à propos, en vn beaula byrinthe oùl’on ſe perdgayement. Il n’eſt donc pas ſeant ny bon, à ceux qui n’ont point du tout fait de fortune, ou n’en ont point d’acqui ſe ou delaiſſee, de venir en ces lieux pour s’yar reſter du tout. Et auſſi ceux qui le peuuent, ne doiué ; s’y addreſſer que pour y trouuer le moyé de ſe rendre plusaccomplis, car la decence veut bien qu’àl’vtile on meſle le † CO11 clure auec luy, poſſible que le plaiſir qui ſera trouué icy, eſt tel que le profit en eſt admirable à ceux qui rencontrent bien. L’Empereur ſatiſ fait de ceſte interpretation paſſa outre, & vid deux belles figures fort antiques, leſquelles on auoit apportees des Indes, du lieu meſmes où les anciens Gymnoſofiſtes habitoyent, l’vne · des figures eſtoit la repreſentation de Stridio lante & l’autre de Berioſtant, qui fut le fidele | amant de ceſte Dame abondante engrands mo yens, laquelle aymable entre les belles, luy por toit de l’affection, & toutesfois elle n’aymoit rien : ce qui eſtoit cauſe qu’il la recherchoit ſans eſpoir que de rencontre : La façon de ceſte Da me eſtoit fort agreable, auſſi eſtoit elle gracieu ſe pourueu qu’elle ne fut point contrainte, luy