Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/702

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
659
Fortunez. Entreprise III


les offrir auec plaiſir au iugement, quand le téps ſ’y addonne : Cela fait que Gifeol ſe ſent plus ou tré, & puis les perfections de ſon ſuiet l’indui ſent auec ce qui ſ’eſtoit innocemment paſſé en tr’eux tant agreable, durant leur fidelle & plus mignonne hantiſe, tellement que ſon amour de uint meſlé d’impatience, accompagné de tant de regret & deſplaiſir ſuiuis de pudiques deſirs, qu’il ne peut plus durer, & n’eut eſté que le de uoir & l’obeiſſance luy ſerroient la bride, il eut, bien accourci ſon voyage. Il ſ’affligeoit patien, tant ; car il n’oſoit aller voir la ſource de ſavie, ſans auoir congé ou iuſte occaſion de repaſſer au — païs. A la fin comme ſa douleur le preſſoit l’A— · mour qui eut pitié de lui, luy ſuggera vn belauis, ſuyuant lequeiil fit ſçauoir à la Dame Arulante l’eſtat de ſon eſprit : Elle qui ſçauoitl’intention des bonnes gens & auoit nourri ces beaux ſur jons en l’attente du bien qui leur eſtoit deſtiné, & voyant labelle qu’elle auoit ſi cherement eſ leuee, luy mander par fois de petites recommen dations, qui ſembloient tendre au meſme but, ſ’auiſa qu’il falioity pouruoit.Parquoy trouuant les deux bons vieillards à propos, leur fit auoir ſouuenance de leur parole dite longtemps ya uoit, touchant l’aliance de leurs beaux enfans, &leur repreſentant leur deliberation les reſiouit fort, & pour luy teſmoigner l’aiſe qu’ils en auoient, la prierent d’en prendre toute charge, & luy donnerent tout pouuoir d’en diſpoſer, la \ coniurât d’accomplir le tout lors qu’elle le trou—. ueroit bon, ſ’exeuſans à elle de ce qu’ils ne ſ’en eſtoient reſolus par effect, l’occaſion eſtant que


Tt ij