Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/759

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
712
Le uoyage des Princes


donné, que ce iour ſeroit ſeulement ainſi qu’il eſt raiſonnable employé aux exercices ſaints, & de pieté, pource que nos actiös ne doiuent point tant eſtre à nous pour y vacquer abſolument, que nous ne tournions les yeux de noſtre eſprit, pour contempler celui auquel nous nous deuōs nous meſmes, & que quelque ſuiet que nous traitions, nous ne deuons point y eſtre tant adonnez, que nous ne recognoiſſions la premiere cauſe, ceſte eſſence des eſſences, ce grand Dieu qui nous eſlargit tant de biens, & permet l’vſage d’iceux, car il faut eſtimer que noſtre principal deuoir eſt ceſtuy-là : le reſte des affaires du monde, ſoit qu’on les die ſerieuſes ou autres, ne ſont que nuages paſſagers : Et pourtant il fut conclud, que laiſſant toute autre affaire à part, on ſ’employeroit aux prieres & actions de graces, & que pourtant ſelon, que noſtre humanité honneſte le requiert, l’on s’egayerot auec modeſtieaux paſſetemps, qui ſont la ioye de l’eſprit, & le confort des ſens. Adonc le heraut d’Amour fut appellé, & luy fut enioint de proclamer de par l’Empereur & la Souueraine, ce qui auoit eſté reſolu : Alors il ſortit en ſon magnifique accouſtrement, & montant ſur le perron qui eſt la baſſe court, qui ja eſtoit pleine du bon peuple, qui venoit aux ſaintes ceremonies, & ſ’aſſembloit pour ſcauoir ce qui auiēdroit apres, il proclama,