Page:Le courrier extraordinaire des fouteurs ecclésiastiques, 1872.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
15
EXTRAORDINAIRE




DIALOGUE

Du Père Isidor, Père carme de la place Maubert,
avec la Desglands, Raccrocheuse du quart,
rue Saint-Martin
[1]


La Desglands

Parlez donc, M. le Prieur, bandez-vous ?

Le Père Isidor

Pourquoi pas, grosse garce, tout comme un autre ?

La Desglands

En ce cas, mon chou, tu vas monter chez moi.

Le Père Isidor

Oh ! non pas pour le présent ; des affaires intéressantes m’appellent ailleurs.

La Desglands

Ailleurs ! ailleurs ! où en trouveras-tu comme moi pour travailler le joyeux d’un honnête homme ? Tiens, mon révérend, je ne suis ni belle ni jolie, mais j’ai de ce qui se magne[2] avec plaisir ; et les michés

  1. Il est à peu près neuf heures du soir, moment du travail ; et comme les moines jouissent plus que personne de la liberté présente en qualité de vigoureux fouteurs, l’austérité de la règle ne les gène plus. Ils sont quelquefois deux jours dehors, et leurs galeries sont les rues du Pélican, Maubuée, Soly, etc., etc.
  2. Une putain bourgeoise aurait dit : ce qui se manie, mais une raccrocheuse du quart ne dit pas autrement.