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les mille nuits et une nuit

terre. Mais les autres salles étaient remplies de toutes les pierreries du sein de la terre et des mers, de topazes, de turquoises, d’hyacinthes, de pierres de l’Yémen, de cornalines de toutes les couleurs, de vases de jade, de colliers, de bracelets, de ceintures, de tous les joyaux employés à la cour des émirs et des rois.

Et moi, ô ma maîtresse, je levai mes mains et mes regards et je remerciai Allah Très-Haut pour ses bienfaits. Et je continuai ainsi, chaque jour, à ouvrir une ou deux ou trois portes, jusqu’au quarantième jour, et mon émerveillement augmentait chaque jour, et il ne me restait plus que la dernière clef, qui était la clef de la porte en cuivre. Et je pensai aux quarante adolescentes, et je fus dans la plus grande félicité en pensant à elles, et à la douceur de leurs manières, et à la fraîcheur de leur chair, et à la dureté de leurs cuisses, et à l’étroitesse de leurs vulves, et à la rondeur et au volume de leurs derrières, et à leurs cris quand elles me disaient : « Youh ! ô mon œil ! Youh ! ô ma flamme ! » Et je m’écriai : « Par Allah ! notre nuit va être une nuit bénie, une nuit de blancheur ! »

Mais le Maudit me faisait sentir la clef de cette porte de cuivre, et elle me tenta énormément, et la tentation fut plus forte que moi, et j’ouvris la porte de cuivre. Mais mes yeux ne virent rien, et mon nez seul sentit une odeur très forte et très hostile à mes sens, et je m’évanouis à l’instant et à l’heure mêmes, et je tombai en deçà de la porte, qui se referma. Lorsque je me réveillai, je persistai dans cette résolution inspirée par le Cheitan, et j’ouvris la