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les mille nuits et une nuit

je me parfumai ; puis je choisis la plus belle de mes dix robes neuves et je m’en habillai ; puis je mis mon beau collier de perles nobles, mes bracelets, mes pendeloques et tous mes bijoux ; puis je mis mon grand voile bleue de soie et d’or, je m’entourai la taille de ma ceinture de brocart, et je mis mon petit voile de visage, après m’être allongé les yeux de kohl. Et voici revenir la vieille qui me dit : « Ô ma maîtresse, la maison est déjà pleine de parentes de l’époux, qui sont les dames les plus nobles de la ville. Je les ai avisées de ton arrivée certaine, et elles ont été très heureuses, et maintenant toutes t’attendent avec impatience. » Alors, moi, j’emmenai avec moi quelques-unes de mes esclaves, et nous sortîmes toutes et nous marchâmes jusqu’à ce que nous fussions arrivées dans une rue large et bien arrosée et où la brise fraîche se jouait. Et nous vîmes un grand portail de marbre surmonté d’une coupole soutenue par des arceaux, et toute en albâtre, et monumentale. Et par ce portail nous vîmes, à l’intérieur, un palais si haut qu’il touchait aux nues. Alors nous entrâmes et, arrivées à la porte de ce palais, la vieille frappa à la porte et l’on ouvrit. Nous pénétrâmes, et nous trouvâmes d’abord un corridor tendu de tapis et de tentures, et au plafond des lampes colorées étaient suspendues et éclairées, et des flambeaux allumés étaient posés tout le long ; et il y avait aussi, suspendus aux murs, des objets en or et en argent, des joyaux, et des armes en métal précieux. Et nous traversâmes ce corridor, et nous arrivâmes dans une salle si merveilleuse qu’il est inutile de la décrire.