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histoire du portefaix…
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Au milieu de cette salle, qui était toute tendue de soieries, il y avait un lit d’albâtre enrichi de perles fines et de pierres précieuses, et recouvert d’une moustiquaire en satin.

À notre vue, une jeune fille sortit de l’intérieur du lit, et elle était comme la lune. Et elle me dit : « Marhaba ! Ahlan ! oua sahlan ! Ô ma sœur, tu nous fais le plus grand honneur humain ! Anastina ![1] Et tu nous es une douce consolation et tu es notre orgueil ! » Puis, en mon honneur, elle récita ces vers du poète :

Si les pierres mêmes de la maison avaient appris la visite de l’hôte charmant, elles se seraient réjouies, elles se seraient mutuellement annoncé la bonne nouvelle, elles se seraient inclinées sur la trace de ses pas !

Elles se seraient, dans leur langage, écriées : « Ahlan ! oua sahlan ! pour les gens pleins de générosité et de grandeur ! »

Puis elle s’assit et me dit : « Ô ma sœur ! je dois te dire que j’ai un frère qui t’a vue un jour à une noce. C’est un jeune homme très bien fait, et bien plus beau que moi. Et, depuis cette nuit-là, il t’a aimée d’un cœur amoureux et très ardent. Et c’est lui qui a donné quelque argent à la vieille femme pour qu’elle allât chez toi et t’amenât ici par l’expédient qu’elle employa. Et il fit cela pour se ren-

  1. Marhaba ! Ahlan ! oua sahlan ! et Anastina ! Souhaits de bienvenue, intraduisibles mot à mot. Que l’accueil soit cordial, amical et facile !