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les mille nuits et une nuit

son giron, et y rester attachée durant une année, ou un mois, ou tout au moins une heure, seulement le temps d’être chargée une fois, et de le sentir en elle !

À un moment donné, toutes ces femmes, à la fois, ne purent plus tenir davantage, et découvrirent leur visage en enlevant leur voile ! Et elles se montrèrent sans retenue, oubliant la présence du bossu ! Et elles se mirent toutes à s’approcher de Hassan Badreddine pour l’admirer de plus près, et pour lui dire une parole ou deux d’amour ou tout au moins pour lui faire un signe de l’œil qui pût lui faire voir combien elles le désiraient. D’ailleurs, les danseuses et les chanteuses renchérissaient encore là-dessus en racontant la générosité de Hassan, et en encourageant ces dames à le servir du mieux. Et les dames se disaient : « Allah ! Allah ! voilà un jeune homme ! Celui-là, oui ! peut dormir avec Sett El-Hosn ! Ils sont faits l’un pour l’autre ! Mais ce maudit bossu, qu’Allah le confonde ! »

Pendant que les dames, dans la salle, continuaient à louer Hassan et à faire des imprécations contre le bossu, soudain les joueuses d’instruments frappèrent sur leurs instruments, la porte de la chambre nuptiale s’ouvrit, et la nouvelle mariée, Sett El-Hosn, entourée des eunuques et des suivantes, fit son entrée dans la salle de réception.

Sett El-Hosn, la fille du vizir Chamseddine, entra au milieu des femmes, et elle brillait comme une houria, et les autres, à côté d’elle, n’étaient que des astres pour lui faire cortège, comme les étoiles entourent la lune sortant de dessous un nuage !