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histoire du vizir noureddine…
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lui ferai cadeau d’un cœur déchiré par les adieux !

Et le vizir envoya aussitôt chercher Agib, qui arriva. Alors la grand’mère se leva et se jeta au cou d’Agib en pleurant. Et Chamseddine lui dit : « Ô mère, en vérité ce n’est point le moment des larmes, mais des préparatifs de ton départ avec nous vers l’Égypte. Et puisse Allah nous réunir tous avec ton fils Hassan, mon neveu ! » Et la grand’mère d’Agib répondit : « J’écoute et j’obéis ! » Et, à l’instant même, elle se leva, et réunit toutes les choses nécessaires et toutes ses munitions de bouche et toutes ses servantes, et fut bientôt prête.

Alors le vizir Chamseddine monta faire ses adieux au sultan de Bassra. Et le sultan le chargea de présents et de cadeaux pour lui et pour le sultan d’Égypte. Puis Chamseddine, les deux dames et Agib se mirent en route, accompagnés de toute leur suite.

Ils ne cessèrent de marcher jusqu’à ce qu’ils fussent de nouveau à Damas. Ils s’arrêtèrent sur la place du Kânoun et y dressèrent les tentes. Et le vizir dit : « Nous allons maintenant nous arrêter une semaine entière à Damas pour avoir le temps d’acheter des cadeaux et des présents dignes d’être offerts au sultan d’Égypte. »

Aussi, pendant que le vizir était tout entier pris par les riches marchands venus sous les tentes offrir leurs marchandises, Agib dit à l’eunuque : « Baba Saïd, j’ai bien envie d’aller me distraire. Allons-nous-en au souk de Damas, pour nous mettre au courant des nouvelles et aussi pour savoir un peu ce qui a pu