contait, de tribu en tribu, des histoires sous la tente et des contes sous les étoiles. Et Kanmakân, qui en avait si souvent entendu parler, la pria de s’arrêter se reposer sous sa tente et de lui raconter quelque chose qui lui fit passer le temps et lui réjouit l’esprit en lui dilatant le cœur. Et la vieille errante répondit : « Avec amitié et respect ! » Puis elle s’assit à côté de lui, sur la natte, et lui raconta cette Histoire du Mangeur de haschisch :
« Sache que la chose la plus délicieuse dont mon oreille se soit réjouie, ô mon jeune seigneur, est cette histoire qui m’est parvenue d’un haschasch d’entre les haschaschîn !
« Il y avait un homme qui adorait la chair des vierges…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.
LA CENT QUARANTE-DEUXIÈME NUIT
Elle dit :
« Il y avait un homme qui adorait la chair des vierges et dont c’était le seul souci. Aussi, comme cette chair est d’un prix très élevé, surtout quand elle est choisie et sur commande, et comme nulle fortune ne peut résister indéfiniment quand les goûts de son