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les mille nuits et une nuit

mois d’ici, en mesure humaine. Mais nous, nous pouvons y aller en l’espace d’un clin d’œil. Si tu veux, puisque tu es un fils de roi, nous pouvons te prendre et te présenter à notre maître ! » Beloukia ne manqua pas d’accepter, et fut aussitôt transporté par les genn dans la résidence du roi Sakhr, leur roi.

Il vit une plaine magnifique sillonnée par des canaux au lit d’or et d’argent ; cette plaine, dont le sol était couvert de musc et de safran, était ombragée par des arbres artificiels aux branches d’émeraudes et aux fruits de rubis, et couverte de tentes superbes en soie verte soutenues par des colonnes d’or incrustées de pierreries. Au milieu de cette plaine s’élevait un pavillon plus haut que les autres, en soie rouge et bleue, soutenu par des colonnes d’émeraude et de rubis, et où, sur un trône d’or massif, était assis le roi Sakhr, ayant à sa droite les autres rois, ses vassaux, et à sa gauche ses vizirs et ses lieutenants, ses notables et ses chambellans.

Lorsqu’il fut en présence du roi, Beloukia commença par embrasser la terre entre ses mains, et lui fit son compliment. Alors le roi Sakhr l’invita, avec beaucoup de bienveillance, à s’asseoir sur un siège d’or, à ses côtés. Puis il lui demanda de lui dire son nom et de lui raconter son histoire. Et Beloukia lui dit qui il était et lui raconta, sans omettre un détail, toute son histoire depuis le commencement jusqu’à la fin.

Le roi Sakhr et tous ceux qui l’entouraient furent, en entendant ce récit, à la limite de l’étonnement. Puis, sur un signe du roi, la nappe fut tendue pour le festin, et les genn serviteurs apportèrent les