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les mille nuits et une nuit

très grand et très juste, a sous sa suzeraineté sept rois tributaires, maîtres chacun de cent villes et de cent forteresses. Il commande à cent mille cavaliers courageux et à cent mille braves guerriers. Quant à ma mère, elle est la fille du roi Bahrawân, souverain du Khorassân. Mon nom est Jânschah.

Dès mon enfance, mon père me fit instruire dans les sciences, les arts et les exercices du corps, de sorte qu’à l’âge de quinze ans je comptais parmi les meilleurs cavaliers du royaume et dirigeais les chasses et les courses sur mon cheval plus rapide que l’antilope.

Un jour d’entre les jours, dans une chasse où se trouvaient le roi mon père et tous ses officiers, nous étions depuis trois jours dans les forêts et nous avions tué beaucoup de gibier, quand, à la tombée de la nuit, j’aperçus une gazelle d’une élégance extrême apparaître à quelques pas de l’endroit où je me trouvais avec sept de mes mamalik. Lorsqu’elle nous vit, elle s’effaroucha et, bondissant, elle fila de toute sa légèreté. Alors moi, suivi de mes mamalik, je la poursuivis pendant plusieurs heures ; et nous arrivâmes de la sorte devant un fleuve très large et très profond, où nous crûmes pouvoir la cerner et la prendre. Mais elle, après une courte hésitation, se jeta à l’eau et se mit à nager pour atteindre l’autre bord. Et nous, nous descendîmes vivement de nos chevaux, nous les confiâmes à l’un de nous, nous nous élançâmes dans une barque de pêche qui se trouvait là amarrée, et nous manœuvrâmes rapidement pour atteindre la gazelle. Mais lorsque nous arrivâmes au milieu du fleuve, nous ne pûmes plus