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histoire d’yamlika… (le bel adolescent)
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d’eau de roses, de musc, d’ambre et d’huiles aromatiques qui nous rafraîchirent merveilleusement. Après quoi on donna en notre honneur des festins qui durèrent trente jours et trente nuits consécutives.

Alors j’exprimai le désir de présenter à mon tour mon épouse à mes parents dans mon pays. Et le roi et la reine, bien que fort peinés de se séparer de leur fille, approuvèrent mon projet, mais me firent promettre de revenir chaque année passer chez eux un certain temps. Puis le roi fit construire un trône d’une magnificence et d’une grandeur telles qu’il pouvait contenir sur ses marches deux cents génies mâles et deux cents génies femmes. Nous montâmes tous deux sur le trône, et les quatre cents génies des deux sexes, qui étaient là pour nous servir, se tinrent debout sur les marches, tandis que toute une armée d’autres génies servaient de porteurs. Lorsque nous eûmes fait nos derniers adieux, les porteurs s’élevèrent dans les airs avec le trône, et se mirent à parcourir l’espace avec une rapidité telle qu’en deux jours ils accomplirent un trajet de deux ans de marche. Et nous arrivâmes sans encombre au palais de mon père, à Kaboul.

Lorsque mon père et ma mère me virent arriver, après une absence qui leur avait enlevé tout espoir de me retrouver, et qu’ils eurent contemplé mon épouse et appris qui elle était et dans quelles circonstances je l’avais épousée, ils furent à la limite de la joie, et pleurèrent beaucoup en m’embrassant et en embrassant ma bien-aimée Schamsa. Et même ma pauvre mère fut si émue qu’elle tomba évanouie