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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT SOIXANTE-DOUZIÈME NUIT

Elle dit :

« … la reine Yamlika dont le lait virginal, pris à jeun ou employé comme dictame, guérit les maladies les plus incurables ! »

En entendant ces paroles, Hassib comprit que cette information résultait de son entrée au hammam, et il essaya de nier. Il s’écria donc : « Je n’ai jamais vu ce lait, ô mon maître, et je ne sais point qui est la princesse Yamlika ! C’est la première fois que j’entends ce nom-là ! » Le vizir sourit et dit : « Puisque tu nies, je vais te démontrer que cela ne te servira à rien ! Je dis que tu as été chez la reine Yamlika ! Or, tous ceux qui y sont allés avant toi, dans les temps anciens, sont revenus avec la peau du ventre noire. C’est ce livre que j’ai là sous les yeux qui me le dit. Ou plutôt, ô fils de Danial, la peau du ventre ne devient noire, chez le visiteur de la reine Yamlika, qu’après son entrée au hammam. Or, les espions que j’avais postés au hammam pour examiner le ventre de tous les baigneurs sont venus tout à l’heure me dire que toi tu avais eu soudain le ventre noir, tandis qu’on te baignait. Inutile donc de continuer à nier ! »