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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/235

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le parterre fleuri… (l’adolescente…)
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devint violemment épris. Abou-Issa s’étudia à cacher avec le plus grand soin le secret de son amour, et à ne faire part à personne des sentiments qu’il éprouvait ; mais il fit tous ses efforts pour décider indirectement Ali à lui vendre son esclave. Au bout d’un long espace de temps, il vit que toutes ses peines à ce sujet étaient inutiles, et se décida à changer de plan. Il alla trouver son frère le khalifat Al-Mâmoun, fils d’Al-Rachid, et le pria de l’accompagner au palais d’Ali afin de faire à ce dernier une surprise de leur visite. Le khalifat approuva l’idée ; on fit préparer les chevaux, et l’on se rendit au palais d’Ali, fils de Hescham.

Lorsque Ali les vit entrer, il embrassa la terre entre les mains du khalifat, et fit ouvrir la salle des festins où il les introduisit. Et ils trouvèrent une salle de toute beauté dont les piliers et les murs étaient de marbres de différentes couleurs, avec des incrustations de style grec qui faisaient des dessins fort agréables à l’œil ; et le parquet de la salle était recouvert d’une natte des Indes sur laquelle se déployait un tapis de Bassra fait d’une seule pièce, et occupant toute la superficie de la salle en large et en long. Et Al-Mâmoun s’arrêta d’abord un instant à admirer le plafond, les murs et le parquet, puis il dit : « Eh bien, Ali ! qu’attends-tu pour nous donner à manger ? » Aussitôt Ali frappa des mains, et des esclaves entrèrent chargés de mille variétés de poulets, de pigeons, et de rôtis de toute espèce, chauds et froids ; il y avait aussi toutes sortes de mets liquides et de mets solides, et surtout beaucoup de gibier farci de raisins secs et d’amandes ; car Al--