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le parterre fleuri… (adolescentes…)
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tions d’un bel adolescent, à sa taille souple, à la finesse de ses membres, au mélange des couleurs tendres sur ses joues, à la gentillesse de son sourire, et au charme de sa voix. D’ailleurs le Prophète lui-même, pour nous mettre en garde contre une chose si claire, nous dit : « Ne prolongez pas vos regards sur les jeunes garçons sans barbe, car ils ont des yeux plus tentants que ceux des houris ! » Tu sais, en outre, que la plus grande louange qu’on puisse donner à la beauté d’une jeune fille, c’est de la comparer à celle d’un jouvenceau. Tu connais bien les vers où le poète Abou-Nowas parla de tout cela, et le poème où il dit :

« Elle a les hanches d’un jeune garçon, et se balance au vent léger comme au souffle du nord se balance le rameau du ban ! »

« Donc, si les charmes des jeunes garçons n’étaient pas notoirement supérieurs à ceux des jeunes filles, pourquoi les poètes s’en serviraient-ils comme point de comparaison ?

« De plus, tu n’ignores pas que l’adolescent ne se contente pas seulement d’être bien fait, mais il sait ravir nos cœurs par le charme de son langage et l’agrément de ses manières. Avec cela il est si délicieux quand un jeune duvet commence à ombrager ses lèvres et ses joues où se marient les pétales des roses ! Et peut-on trouver quelque chose au monde qui soit comparable au charme qu’il dégage à ce moment-là ? Qu’il avait donc raison le poète Abou-Nowas qui s’écriait :