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histoire de la ville d’airain
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et des iles et des mers de la terre. Cela fait, Soleïmân vint, à la tête de cette armée formidable, envahir le pays du roi de la Mer, mon suzerain. Et dès son arrivée il rangea son armée en ordre de bataille. »

« Il commença par placer sur les deux ailes les animaux, par rangs alignés de quatre, et posta dans les airs les grands oiseaux de proie destinés à servir de sentinelles pour l’aviser de nos mouvements et à fondre soudain sur les guerriers pour leur crever et leur arracher les yeux. Il composa l’avant-garde avec l’armée des hommes et l’arrière-garde avec l’armée des génies ; et il plaça à sa droite son vizir Assaf ben-Barkhia et à sa gauche Domriat, roi des éfrits de l’air. Lui-même demeura au centre, assis sur un trône de porphyre et d’or, porté par quatre éléphants formant carré. Et il donna alors le signal de la bataille.

« Aussitôt une clameur se fît entendre, grandissante avec la course au galop et le vol tumultueux des génies, des hommes, des oiseaux de proie et des fauves de guerre ; et l’écorce de la terre résonnait sous la formidable poussée des pas, tandis que l’air retentissait des battements de millions d’ailes et des huées et des cris et des rugissements.

« Moi, de mon côté, j’eus le commandement de l’avant-garde de l’armée des génies soumis au roi de la Mer. Je donnai le signal à mes troupes, et à leur tête je me précipitai sur le corps des génies ennemis commandé par le roi Domriat…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.