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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUARANTE-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

« … Je donnai le signal à mes troupes, et à leur tête je me précipitai sur le corps des génies ennemis commandé par le roi Domriat. Et moi-même je cherchais à attaquer le chef des adversaires, quand je le vis soudain se muer en une montagne enflammée qui se mit à vomir le feu par torrents, en s’efforçant de m’accabler et de m’étouffer sous les débris lancés qui retombaient de notre côté en nappes embrasées. Moi, longtemps, stimulant les miens, je me défendis et j’attaquai avec acharnement ; et ce ne fut que lorsque je vis bien que le nombre de mes ennemis allait indubitablement m’écraser que je donnai le signal de la retraite et que je me retirai en m’enfuyant à tire d’aile à travers les airs. Mais nous fûmes, sur l’ordre de Soleïmân, poursuivis et de tous les côtés à la fois environnés par nos adversaires, génies, hommes, animaux et oiseaux : et nous fûmes les uns anéantis, les autres écrasés sous les pieds des quadrupèdes, et d’autres précipités du haut des airs, les jeux crevés et les chairs en lambeaux. Moi-même je fus atteint dans ma fuite qui dura trois mois. Alors, pris et garrotté, je fus condamné à être attaché à cette colonne noire jusqu’à l’extinction des âges, tandis que tous