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histoire de la ville d’airain
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et le quatrième, de turquoises ; si bien que l’eau se teintait selon son lit et, frappée par la lumière atténuée filtrant des soieries du haut, projetait sur les objets d’alentour et les murs de marbre une douceur de paysage marin.

De là ils franchirent une seconde porte et entrèrent dans une seconde salle. Ils la trouvèrent remplie de monnaies anciennes d’or et d’argent, de colliers, de bijoux, de perles, de rubis et de toutes les pierreries. Et tout cela formait de tels amoncellements que l’œil pouvait à peine circuler et traverser cette salle pour pénétrer dans une troisième.

Celle-ci était remplie d’armures en métaux précieux, de boucliers d’or enrichis de pierreries, de casques anciens, de sabres de l’Inde, de lances, de javelots et de cuirasses du temps de Daoud et de Soleïmân ; et ces armes étaient toutes dans un état tel de conservation qu’on les eût dites sorties la veille des mains qui les avaient fabriquées.

Ils entrèrent ensuite dans une quatrième salle, occupée entièrement par des armoires et des étagères en bois précieux où, en bon ordre, étaient rangés de riches habits, des robes somptueuses, des étoffes de prix et des brocarts admirablement ouvragés. De là ils se dirigèrent vers une porte qui, ouverte, leur livra l’accès d’une cinquième salle.

Elle ne contenait, du sol au plafond, rien que des vases et des objets destinés aux boissons, aux mets et aux ablutions : des vases d’or et d’argent, des bassins en cristal de roche, des coupes de pierres précieuses, des plateaux en jade ou en agate de diverses couleurs.