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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUARANTE-SIXIÈME NUIT

Elle dit :

« … mais gardez-vous de porter la main sur la fille du roi ou de toucher à ses vêtements ! »

Alors Taleb ben-Sehl dit : « Ô notre émir, rien dans ce palais ne peut se comparer à la beauté de cette adolescente. Ce serait dommage de la laisser là au lieu de l’emporter à Damas pour l’offrir au khalifat. Ce cadeau vaudrait mieux que tous les vases d’éfrits de la mer ! » L’émir Moussa répondit : « Nous ne pouvons toucher à la princesse. Ce serait l’offenser et attirer sur nous les calamités ! » Mais Taleb s’écria : « Ô notre émir, les princesses ne s’offensent jamais de telles violences, qu’elles soient vivantes ou endormies ! » Et, ayant dit ces paroles, il s’approcha de l’adolescente et voulut l’enlever dans ses bras. Mais soudain il tomba mort, transpercé par les sabres et les piques des deux esclaves qui le frappèrent en même temps sur la tête et dans le cœur.

À cette vue, l’émir Moussa ne voulut point stationner un moment de plus dans ce palais et ordonna à ses compagnons d’en sortir à la hâte pour prendre le chemin de la mer.

Lorsqu’ils furent arrivés sur le rivage, ils virent une quantité d’hommes noirs occupés à sécher leurs