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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUARANTE-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

« … mais pour ce qui est de ma honte, c’est autre chose ! »

Lorsque l’adolescente eut entendu ces paroles, elle se leva et vint rejoindre son esclave pour me dire, émue à l’extrême : « Hé ! y a-t-il donc honte plus grande sur tes cheveux blancs, ô cheikh, que l’action de t’arrêter avec une telle impudence à la porte d’un harem qui n’est pas ton harem, et d’une demeure qui n’est pas ta demeure ? » Je m’inclinai et répondis : « Par Allah ! ô ma maîtresse, la honte sur ma barbe n’est pas considérable, je le jure sur ta vie ! Mon intrusion ici a une excuse ! » Elle demanda : « Et quelle est ton excuse ? » Je répondis : « Je suis un étranger altéré par une soif dont je vais mourir ! » Elle répondit : « Nous acceptons cette excuse, car, par Allah ! elle est valable ! » Et aussitôt elle se tourna vers sa jeune esclave et lui dit : « Ma gentille, cours vite lui chercher à boire ! »

La petite disparut pour revenir au bout d’un moment avec une tasse en or sur un plateau et un foulard de soie verte. Elle m’offrit la tasse qui était remplie d’eau fraîche parfumée agréablement au musc pur. Moi je la pris et me mis à boire fort lente-