Page:Le roman de la luxure, tome 2, Miss Aline, 1903.djvu/11

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invita miss Aline à l’accompagner, mais elle refusa, prétextant un grand mal à la tête ; le fait est que le violent combat qui se livrait entre sa passion et sa prudence, avait véritablement altéré sa santé ; elle était devenue pâle, avait mauvaise mine, et ma mère était très effrayée de cela. Elle lui dit donc de ne pas trop se fatiguer avec mes leçons ce jour-là, de me faire travailler seulement une heure le matin et une heure l’après-midi, et la pria de se promener un peu dans le jardin et de se reposer le plus possible.

En nous quittant, elle me recommanda d’être gentil et obéissant, car miss Aline ne se trouvait pas bien. Maman partit avec mes sœurs. Miss Aline, aussi pâle que la mort, tremblant visiblement, me pria d’aller à la salle d’étude apprendre la leçon qu’elle m’avait donnée la veille, et qu’elle me rejoindrait bientôt. J’y allai, mais je ne pus apprendre aucune leçon ce jour-là. J’étais distrait sinon effrayé par l’agitation évidente et la maladie apparente de miss Aline ; j’étais encore trop inexpérimenté pour comprendre la nature du combat qui se livrait