Page:Le roman de la luxure, tome 2, Miss Aline, 1903.djvu/14

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— Oh, cher ange, cher amour, c’est « toi » qui me rend malheureuse !

Je reculai de surprise.

— Moi, je vous rends malheureuse ! Oh ! miss Aline, comment cela peut-il être ? Quand j’adore la terre sur laquelle vous marchez et que je vous… (sanglot) je vous… (sanglot) aime plus que tout au monde.

Elle prit ma tête dans ses deux mains, colla ses lèvres aux miennes et me donna un long, long baiser d’amour ; me pressant alors contre son sein :

— Oh ! répète-moi cela, mon amour, mon bien-aimé garçon ; c’est l’amour que je ressens pour toi qui me brise le cœur, mais je ne puis résister plus longtemps. Mon Charles aimera-t-il toujours son Aline comme il l’aime maintenant ?

— Oh ! comment pourrait-il en être autrement ! Je vous ai chérie du premier moment de votre arrivée et n’ai jamais eu d’autre pensée. Que puis-je faire pour vous le prouver ? Essayez, oh, essayez ! Je n’ai jamais soufflé une syllabe de mon amour, non seulement à vous-même, mais encore à personne.