Page:Le roman de la luxure, tome 2, Miss Aline, 1903.djvu/86

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il faut et avec une très grande franchise :

— Vous connaissez, ma chère miss Aline, le but de ma visite et j’augure de votre complaisance à m’accorder cette entrevue que ma proposition a des chances d’être acceptée par vous.

Prenant alors sa main immobile et la pressant sur son cœur, il ajouta :

— Je vous ai aimée, miss Aline, du premier jour où je vous ai vue. Je sens que mon bonheur futur est suspendu à vos lèvres, car sans votre amour, ma vie maintenant serait brisée. Je suis ici aujourd’hui pour vous offrir ma main et ma fortune. Si je ne possède pas encore votre cœur, j’espère qu’en me permettant de cultiver votre société, j’arriverai peut-être à le conquérir, du moins j’essaierai.

Voyant alors qu’elle était extraordinairement agitée, il la pria de s’asseoir (car elle s’était levée quand il s’était approché pour lui prendre la main) il la conduisit vers le sofa et s’assit à côté d’elle. Comme il la pressait pour avoir une réponse, elle lui dit :

— Vous devez bien comprendre, mon-