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pendant la Révolution à la célébration des fêtes décadaires. C’est aujourd’hui la salle du Cinématographe Pathé[1].

Elle se compose d’un vaste bâtiment ovale, surmonté d’un dôme de même forme, qui se termine par une lanterne aplatie ; une lithographie de Lorette de 1827, conservée dans les Souvenirs de Rennes de M. Ducrest de Villeneuve, et une vue de Rennes de 1720, par Villeneuve-Forestier, dont le Musée Archéologique possède une copie, représentent le dôme surmonté d’un campanile à toit arrondi. D’excellents photographies de la chapelle se voient aussi dans « L’Eglise conventuelle du Calvaire de Cucé, à Rennes », par Joseph Mathurin.

Malgré les modifications qui y ont été apportées, il est encore facile de reconstituer la chapelle dans son ensemble, telle qu’elle est sortie des mains de l’architecte, œuvre imposante tant par ses grandes dimensions que par la hardiesse de son dôme et la richesse de ses sculptures. L’intérieur mesure 19 m. 50 sur 13 m. 70. La hauteur totale est de 26 m. 90. La porte d’entrée, ouvrant sur la place du Calvaire, était en plein cintre, large de huit pieds et haute de douze, accostée de deux colonnes et surmontée d’un grand œil-de-bœuf[2].

La partie basse de ses murs est percée de dix grandes arcades cintrées, les unes bouchées, les autres servant de portes et de fenêtres ; les cintres sont ornés de moulures et d’élégantes clefs de voûte sculptées en feuilles d’acanthe. Au-dessus de chaque cintre et à demi couchés sur leurs extrados, se voient deux grands anges en haut relief, d’un aspect très décoratif et du pur style Louis XIV ; ils portent les différents instruments de la Passion : une chaîne, une tunique, des dés, une Sainte Face, une éponge au bout d’un bâton, une couronne d’épines, une corde et une colonne de flagellation, un sabre et un gantelet, une bourse et une aiguière, un marteau, et une lance, un fouet et des clous. — L’une des baies, vers le sud-est, est remplie de beaux panneaux de bois à moulures très saillantes. — La porte d’entrée occupait l’arcade nord et l’autel l’arcade sud.

A la naissance des cintres s’étend, tout autour de l’édifice, une moulure coupée par eux et servant de base à l’étage supérieur.

Cet étage est également percé de dix baies cintrées, posées au-dessus des premières ; leurs cintres et leurs clefs de voûte sont analogues. L’espace compris entre chaque baie est occupé par deux pilastres séparés par une niche. Les pilastres sont surmontés de chapiteaux corinthiens qui s’élèvent jusqu’à la hauteur du sommet des cintres ; les niches sont cintrées

  1. Pouillé de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, III, 188 et 189. — Histoire de Rennes, par Marteville, III, 53.
  2. Arch. dép., I, Q, 7.