Page:Leblanc — Contes du soleil et de la pluie, parus dans L’Auto, 1902-1907.djvu/186

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de questions que je ne compris pas, tellement le sang bourdonnait à mes oreilles. Cependant une grande affiche balafrait le pignon d’une auberge. Et je lus : « Course Bordeaux-Besançon. Contrôle d’Évrecy ».

Au même moment quelqu’un me prit la main et me dit, non sans ironie :

— Merci, camarade. Ça n’allait pas aussi bien à la fin. N’importe, vous m’avez donné un rude coup d’épaule. Un peu crevé, peut-être ? »

On vint le chercher. Il signa sur un registre, but un verre de lait et repartit, à la suite d’entraîneurs, des vrais, cette fois.

Moi, j’en eus pour une semaine de courbature et de bourdonnements.

Et je n’ai jamais su le nom du coureur que j’avais assisté avec tant d’obligeance et de bonne grâce…

Maurice LEBLANC.