Page:Leblanc — Contes du soleil et de la pluie, parus dans L’Auto, 1902-1907.djvu/384

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Et vraiment ils n’eurent rien à regretter les premières heures. La sortie de Paris s’effectua merveilleusement. Les rails furent bénévoles. Les pavés glissants ne cherchèrent point à les faire déraper. Les chiens ne mirent pas leur ambition à se jeter sous les roues. Les charrettes s’écartèrent. Pas de panne. Pas d’incident.

— Ma foi, ma bonne, si ça continue comme ça, il n’y aura que demi-mal.

Et en arrivant à Rambouillet, M. Duroseau télégraphia à Ruménois, le fidèle commis auquel on avait confié la direction de la boutique, celui que le patron appelait son bras droit, son alter ego :

« Tout va bien, santé parfaite, moral excellent. »

On déjeuna, on prit un repos mérité, puis on visita le parc et le château dont les splendeurs furent vivement appréciées, Puis le départ.

La seconde étape ne démentit point les espoirs légitimes qu’avait suscités la première. On passa sans encombre à travers tous les périls. Bertrande même eut l’audace de se demander si ces périls n’étaient pas un peu chimériques.

On jeta un coup d’œil sur Maintenon. L’endroit fut proclamé délicieux.

Mais Chartres eut la palme. La cathédrale l’église souterraine, la vieille ville intéressèrent beaucoup le ménage. Après le dîner, Duroseau écrivit à son bras droit :

« Il y a vraiment des choses fort curieuses ici-bas, et dont nous ne soupçonnons pas l’existence, passage Montmartre. Je vous citerai particulièrement… »

Le lendemain, journée magnifique. Les Duroseau, amplement rassasiés par les beautés architecturales qu’ils avaient admirées, s’exaltèrent aux spectacles de la nature. Ces beautés-là on ne s’en lasse pas. La nature est inépuisable. On le leur