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“813”
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se répandit dans le Palais, courut dans les bureaux de rédaction : l’huissier Jérôme avait disparu.

Était-ce possible ?

Bien que les éditions spéciales confirmassent la nouvelle, on se refusait à l’admettre. Mais, à six heures, une note publiée par la Dépêche du Soir la rendit officielle :

Nous recevons la communication suivante signée d’Arsène Lupin. Le timbre spécial qui s’y trouve apposé, conformément à la circulaire que Lupin adressait dernièrement à la presse, nous certifie l’authenticité du document.

« Monsieur le Directeur,

« Veuillez m’excuser auprès du public de n’avoir point tenu ma parole hier. Au dernier moment, je me suis aperçu que le 31 mai tombait un vendredi ! Pouvais-je, un vendredi, rendre la liberté à mon ami ? Je n’ai pas cru devoir assumer une telle responsabilité.

« Je m’excuse aussi de ne point donner ici, avec ma franchise habituelle, des explications sur la façon dont ce petit événement s’est effectué. Mon procédé est tellement ingénieux et tellement simple que je craindrais, en le dévoilant, que tous les malfaiteurs ne s’en inspirassent. Quel étonnement le jour où il me sera permis de parler ! C’est tout cela, dira-t-on ? Pas davantage, mais il fallait y penser.

« Je vous prie d’agréer, monsieur le Directeur

« Signé : Arsène Lupin. »