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“813”
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— Une quinzaine de jours. Il avait entendu parler d’une école que j’ai fondée à Garches, et il s’intéressait à ma tentative, au point de me proposer une subvention annuelle à la seule condition qu’il pût venir de temps à autre constater les progrès de mes élèves. Je n’avais pas le droit de refuser…

— Non, évidemment, mais il fallait consulter autour de vous… N’êtes-vous pas en relation avec le prince Sernine ? C’est un homme de bon conseil.

— Oh ! j’ai toute confiance en lui, mais actuellement il est en voyage.

— Vous n’aviez pas son adresse ?

— Non. Et puis, que lui aurais-je dit ? Ce monsieur se conduisait fort bien. Ce n’est qu’aujourd’hui… Mais je ne sais…

— Je vous en prie, mademoiselle, parlez-moi franchement… En moi aussi vous pouvez avoir confiance.

— Eh bien, M. Ribeira est venu tantôt. Il m’a dit qu’il était envoyé par une dame française de passage à Bougival, que cette dame avait une petite fille dont elle désirait me confier l’éducation, et qu’elle me priait de venir sans retard. La chose me parut toute naturelle. Et comme c’est aujourd’hui congé, comme M. Ribeira avait loué une voiture qui l’attendait au bout du chemin, je ne fis point de difficulté pour y prendre place.

— Mais enfin, quel était son but ?

Elle rougit et prononça :

— M’enlever tout simplement. Au bout d’une demi-heure il me l’avouait…

— Vous ne savez rien sur lui ?