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“813”

— Non.

— Il demeure à Paris ?

— Je le suppose.

— Il ne vous a pas écrit ? Vous n’avez pas quelques lignes de sa main, un objet oublié, un indice qui puisse nous servir ?

— Aucune indice… Ah ! cependant… mais cela n’a sans doute aucune importance…

— Parlez… parle… je vous en prie…

— Eh bien, il y a deux jours, ce monsieur m’a demandé la permission d’utiliser la machine à écrire dont je me sers, et il a composé — difficilement, car il n’était pas exercé — une lettre dont j’ai surpris par hasard l’adresse.

— Et cette adresse ?

— Il écrivait au Journal, et il glissa dans l’enveloppe une vingtaine de timbres.

— Oui, la petite correspondance sans doute, fit Lenormand.

— J’ai le numéro d’aujourd’hui, chef, dit Gourel.

M. Lenormand déplia la feuille et consulta la huitième page. Après un instant il eut un sursaut. Il avait lu cette phrase rédigée avec les abréviations d’usage : Nous informons toute personne connaissant M. Steinweg que nous voudrions savoir s’il est à Paris, et son adresse. Répondre par la même voie.

— Steinweg, s’écria Gourel, mais c’est précisément l’individu que Dieuzy nous amène.

« Oui, oui, fit M. Lenormand en lui-même, c’est l’homme dont j’ai intercepté la lettre à Kesselbach, l’homme qui a lancé celui-ci sur la piste de Pierre Leduc… Ainsi donc, eux aussi, ils ont besoin de renseignements sur