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“813”

L’Allemand sortit de sa poche un tube de cuivre qu’il allongea comme un télescope, et au bout duquel était fixé un minuscule flacon.

Lupin prit le flacon, en versa quelques gouttes sur un mouchoir, et appliqua ce mouchoir sous le nez du gardien-chef.

— Parfait !… Le bonhomme a son compte… J’écoperai pour ma peine huit ou quinze jours de cachot… Mais ça, ce sont les petits bénéfices du métier.

— Et moi ?

— Vous ? Que voulez-vous qu’on vous fasse ?

— Dame ! le coup de poing…

— Vous n’y êtes pour rien.

— Et l’autorisation de vous voir ? C’est un faux, tout simplement.

— Vous n’y êtes pour rien.

— J’en profite.

— Pardon ! Vous avez déposé avant-hier une demande régulière au nom de Stripani. Ce matin, vous avez reçu une réponse officielle. Le reste ne vous regarde pas. Mes amis seuls, qui ont confectionné la réponse, peuvent être inquiétés. Va-t’en voir s’ils viennent !…

— Et si l’on nous interrompt ?

— Pourquoi ?

— On a eu l’air suffoqué, ici, quand j’ai sorti mon autorisation de voir Lupin. Le directeur m’a fait venir et l’a examinée dans tous les sens. Je ne doute pas que l’on téléphone à la Préfecture de police.

— Et moi j’en suis sûr.

— Alors ?

— Tout est prévu, mon vieux. Ne te fais pas de bile, et causons. Je suppose que, si tu es