Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/374

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
364
“813”

contractées, l’œil injecté de sang, grinçait de rage et de haine impuissante.

Il essuya son front couvert de sueur, puis saisit vivement la cassette, la retourna, l’examina, comme s’il espérait trouver un double fond. Enfin, pour plus de certitude, dans un accès de fureur, il l’écrasa, d’une étreinte irrésistible.

Cela le soulagea. Il respira plus à l’aise.

L’Empereur lui dit :

— Qui a fait cela ?

— Toujours le même, Sire, celui qui poursuit la même route que moi et qui marche vers le même but, l’assassin de M. Kesselbach.

— Quand ?

— Cette nuit. Ah ! Sire, que ne m’avez-vous laissé libre au sortir de prison ! Libre, j’arrivais ici sans perdre une heure. J’arrivais avant lui ! Avant lui je donnais de l’or à Isilda !… Avant lui je lisais le journal de Malreich, le vieux domestique français !

— Vous croyez donc que c’est par les révélations de ce journal ?…

— Eh ! oui, Sire, il a eu le temps de les lire, lui. Et, dans l’ombre, je ne sais où, renseigné sur tous nos gestes, je ne sais par qui ! il m’a fait endormir, afin de se débarrasser de moi, cette nuit.

— Mais le palais était gardé.

— Gardé par vos soldats, Sire. Est-ce que ça compte pour des hommes comme lui ? Je ne doute pas d’ailleurs que Waldemar ait concentré ses recherches sur les communs, dégarnissant ainsi les postes du palais.