Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/392

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
382
“813”

— Le prince… le prince… balbutia l’autre.

— Mais oui, le prince Arsène, le prince Lupin en personne… Ah ! Ah ! tu respires, tu te dis que tu n’as rien à craindre de Lupin, n’est-ce pas ? Erreur, mon vieux, tu as tout à craindre.

Il tira de sa poche une carte et la lui montra :

— Tiens, regarde, je suis de la police maintenant… Que veux-tu, c’est toujours comme ça que nous finissons… nous autres, les grands seigneurs du vol, les Empereurs du crime.

— Et alors ? reprit le maître d’hôtel, toujours inquiet.

— Alors, réponds à ce client qui t’appelle là-bas, fais ton service et reviens. Surtout, pas de blague, n’essaie pas de te tirer des pattes. J’ai dix agents dehors, qui ont l’œil sur toi. File.

Le maître d’hôtel obéit. Cinq minutes après il était de retour, et, debout devant la table, le dos tourné au restaurant, comme s’il discutait avec des clients sur la qualité de leurs cigares, il disait :

— Eh bien ? De quoi s’agit-il ?

Lupin aligna sur la table quelques billets de cent francs.

— Autant de réponses précises à mes questions, autant de billets.

— Ça colle.

— Je commence. Combien étiez-vous avec le baron Altenheim ?

— Sept, sans me compter.

— Pas davantage ?

— Non. Une fois seulement, on a racolé des ouvriers d’Italie pour faire les souterrains de la villa des Glycines, à Garches.