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“813”

— Dois-je prévenir à la Sûreté ?

— Je m’en charge. Je téléphonerai que tu es malade. Ah ! un mot encore. On se retrouvera à midi dans un petit café de la route de la Révolte, qu’on appelle le restaurant Buffalo. Mets-toi en ouvrier.

Dès le lendemain, Lupin, vêtu d’un bourgeron et coiffé d’une casquette, se dirigea vers Neuilly et commença son enquête au numéro 3 de la route de la Révolte. Une porte cochère ouvre sur une première cour, et, là, c’est une véritable cité, toute une suite de passages et d’ateliers où grouille une population d’artisans, de femmes et de gamins. En quelques minutes, il gagna la sympathie de la concierge avec laquelle il bavarda, durant une heure, sur les sujets les plus divers. Durant cette heure, il vit passer les uns après les autres trois individus dont l’allure le frappa.

— Ça, pensa-t-il, c’est du gibier, et qui sent fort… ça se suit à l’odeur… L’air d’honnêtes gens, parbleu ! mais l’œil du fauve qui sait que l’ennemi est partout, et que chaque buisson, chaque touffe d’herbe peut cacher une embûche.

L’après-midi et le matin du samedi, il poursuivit ses investigations, et il acquit la certitude que les sept complices d’Altenheim habitaient tous dans ce groupe d’immeubles. Quatre d’entre eux exerçaient ouvertement la profession de « marchands d’habits ». Deux autres vendaient des journaux, le septième se disait brocanteur et c’est ainsi, du reste, qu’on le nommait.

Ils passaient les uns auprès des autres sans