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“813”

sitions relatives à son entrée triomphale dans la principauté de ses pères, entrée qui aurait lieu vers le début du mois suivant.

— Cette fois, ça y est, se dit Lupin, le grand projet de M. Kesselbach se réalise. Il ne reste plus qu’à faire avaler mon Pierre Leduc au Waldemar. Jeu d’enfant ! Demain les bans de Geneviève et de Pierre seront publiés. Et c’est la fiancée du grand-duc que l’on présentera à Waldemar !

Et, tout heureux, il partit en automobile pour le château de Bruggen.

Il chantait dans sa voiture, il sifflait, il interpellait son chauffeur.

— Octave, sais-tu qui tu as l’honneur de conduire ? Le maître du monde… Oui, mon vieux, ça t’épate, hein ? Parfaitement, c’est la vérité. Je suis le maître du monde.

Il se frottait les mains, et, continuant à monologuer :

— Tout de même, ce fut long. Voilà un an que la lutte a commencé. Il est vrai que c’est la lutte la plus formidable que j’aie soutenue… Nom d’un chien, quelle guerre de géants !…

Et il répéta :

— Mais cette fois ça y est. Les ennemis sont à l’eau. Plus d’obstacles entre le but et moi. La place est libre, bâtissons ! J’ai les matériaux sous la main, j’ai les ouvriers, bâtissons. Lupin ! Et que le palais soit digne de toi !

Il se fit arrêter à quelques centaines de mètres du château pour que son arrivée fût plus discrète, et il dit à Octave :

— Tu entreras d’ici vingt minutes, à quatre