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“813”
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— Sur la route du château.

Lupin s’en alla, assez étonné. Il avait pourtant prescrit au jeune homme de fermer les portes et de ne plus revenir après le départ des domestiques.

Tout de suite il eut la preuve que Pierre lui avait désobéi : la grille était ouverte.

Il entra, parcourut le château, appela. Aucune réponse.

Soudain, il pensa au chalet. Qui sait ! Pierre Leduc, en peine de celle qu’il aimait, et dirigé par une intuition, avait peut-être cherché de ce côté. Et le cadavre de Dolorès était là !

Très inquiet, Lupin se mit à courir.

À première vue, il ne semblait y avoir personne au chalet.

— Pierre ! Pierre ! cria-t-il.

N’entendant pas de bruit, il pénétra dans le vestibule et dans la chambre qu’il avait occupée.

Il s’arrêta, cloué sur le seuil.

Au-dessus du cadavre de Dolorès, Pierre Leduc pendait, une corde au cou, mort.

III

Impassible, Lupin se contracta des pieds à la tête. Il ne voulait pas s’abandonner à un geste de désespoir. Il ne voulait pas prononcer une seule parole de violence. Après les coups atroces que la destinée lui assenait, après les crimes et la mort de Dolorès, après l’exécution de Massier, après tant de convulsions et de catastrophes, il sentait la nécessité