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— Peut-être est-il remonté ? dit M. Formerie.

— Non !… Non !…

— Pourtant on l’aurait rencontré.

— Non… Tout cela est fait depuis plus longtemps. Les mains sont froides déjà… Le meurtre a dû être commis presque aussitôt après l’autre… dès le moment où les deux hommes sont arrivés ici par l’escalier de service.

— Mais on aurait vu le cadavre ! Pensez donc, depuis deux heures, cinquante personnes ont passé par là…

— Le cadavre n’était pas ici.

— Mais alors, où était-il ?

— Eh ! qu’est-ce que j’en sais ! riposta brusquement le chef de la Sûreté… Faites comme moi, cherchez !… Ce n’est pas avec des paroles que l’on trouve.

De sa main nerveuse, il martelait avec rage le pommeau de sa canne, et il restait là, les yeux fixés au cadavre, silencieux et pensif. Enfin il prononça :

— Monsieur le commissaire, ayez l’obligeance de faire porter la victime dans une chambre vide. On appellera le médecin. Monsieur le directeur, voulez-vous m’ouvrir les portes de toutes les chambres de ce couloir.

Il y avait à gauche trois chambres et deux salons qui composaient un appartement inoccupé, et que M. Lenormand visita. À droite, quatre chambres. Deux étaient habitées par un M. Reverdat et un Italien, le baron Giacomici, tous deux sortis à cette heure-là. Dans la troisième chambre, on trouva une