Page:Leblanc - 813, 1910.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
“813”
75

— Mais oui… mais oui… chef des huissiers à… la Présidence du Conseil… bégaya Valenglay qui se tenait les côtes… Ah ! ce bon Lenormand a des trouvailles de génie… Le public réclamait une arrestation… Vlan, il lui flanque par la tête, qui ? Mon chef des huissiers… Auguste… le serviteur modèle… Eh bien, vrai, Lenormand, je vous savais une certaine dose de fantaisie, mais pas à ce point-là, mon cher !… Quel culot !

Depuis le début de la scène, Auguste n’avait pas bougé et semblait ne rien comprendre à ce qui se passait autour de lui. Sa bonne figure de subalterne loyal et fidèle avait un air absolument ahuri. Il regardait tour à tour ses interlocuteurs avec un effort visible pour saisir le sens de leurs paroles.

M. Lenormand dit quelques mots à Gourel qui sortit. Puis, s’avançant vers Auguste, il prononça nettement :

— Rien à faire. Tu es pincé. Le mieux est d’abattre son jeu quand la partie est perdue. Qu’est-ce que tu as fait, mardi ?

— Moi ? rien. J’étais ici.

— Tu mens. C’était ton jour de congé. Tu es sorti.

— En effet… je me rappelle… un ami de province qui est venu… nous nous sommes promenés au Bois.

— L’ami s’appelait Marco. Et vous vous êtes promenés dans les caves du Crédit Lyonnais.

— Moi ! en voilà une idée !… Marco ?… Je ne connais personne de ce nom-là.

— Et ça, connais-tu ça ? s’écria le chef en