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hissé près de lui. Le cheval partit au trot.

Le trajet dura une demi-heure environ.

— Halte ! ordonna la voix… Descendez-les. Eh ! le conducteur, tourne la charrette de façon à ce que l’arrière touche au parapet du pont… Bien… Pas de bateaux sur la Seine ? Non ? Alors, ne perdons pas de temps… Ah ! vous leur avez attaché des pierres ?

— Oui, des pavés.

— En ce cas, allez-y. Recommande ton âme à Dieu, monsieur Lenormand, et prie pour moi, Parbury-Ribeira, plus connu sous le nom de baron Altenheim. Ça y est ? Tu es prêt ? Eh bien, bon voyage, monsieur Lenormand !

M. Lenormand fut placé sur le parapet. On le poussa. Il sentit qu’il tombait dans le vide, et il entendit encore la voix qui ricanait :

— Bon voyage !

Dix secondes après c’était le tour du brigadier Gourel.


Chapitre III

Parbury — Ribeira — Altenheim

I


Les petites filles jouaient dans le jardin, sous la surveillance de Charlotte, l’amie et la collaboratrice de Geneviève. Mme Ernemont, qui arrivait de Garches, leur fit une distribution de gâteaux, puis rentra dans la pièce qui servait de salon et de parloir, et se mit à ranger un bureau encombré de papiers et de registres.

Soudain elle eut l’impression d’une présence étrangère dans la pièce. Inquiète, elle se retourna.

— Toi ! s’écria-t-elle… D’où viens-tu ? Par où ?…

— Chut, fit le prince Sernine. Écoute-moi, et ne perdons pas une minute… Geneviève ?

— En visite chez Mme Kesselbach.

— Elle sera ici ?

— Pas avant une heure.

— Alors je laisse venir les frères Doude-