Page:Leblanc - 813, paru dans Le Journal, du 5 mars au 24 mai 1910.djvu/75

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Elle dit au prince :

— Je réclamerai de vous un dernier service, monsieur. Ne parlez pas de cet enlèvement. De mon côté, je n’ai pas l’intention de porter plainte.

— Cependant, madame, ce serait le seul moyen de savoir…

— Pour savoir, il faudrait une enquête, et ce serait encore du bruit autour de moi, des interrogatoires, de la fatigue, et je suis à bout de forces.

Le prince n’insista pas. La saluant, il demanda :

— Me permettrez-vous de prendre de vos nouvelles ?

— Mais, certainement…

Elle embrassa Geneviève et rentra.

La nuit cependant commençant à tomber. Sernine ne voulut pas que Geneviève retournât seule. Mais ils ne s’étaient pas engagés dans le sentier qu’une silhouette, détachée de l’ombre, accourut au devant d’eux.

— Grand’mère ! s’écria Geneviève.

Elle se jeta dans les bras de la vieille dame qui la couvrit de baisers.

— Ah ! ma chérie, ma chérie, que s’est-il passé ? parle…

— Eh bien, grand’mère. dit Geneviève en riant, tu avais raison. Il ne fallait pas aller à l’étang… et, sans monsieur, j’étais bel et bien perdue.

— Qu’est-ce que tu dis ?

Geneviève raconta les incidents de la journée, et Mme Ernemont répétait :